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Mission Planète Urgence au Bénin

Mission Planète Urgence au Bénin
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26 octobre 2009

Lundi 2 mars 2009, 21h

 

Vendredi soir, Carmen, Cécilia, Géraldine et Rémi ont organisé une soirée à la maison des volontaires. Toute l’équipe d’A&D était présente. Ils avaient aussi invité les maîtres et le directeur de leur école. Nous avons dansé sur « Plus rien ne m’étonne » de Tiken Jah Fakoly.

 

Samedi, nous avons quitté Tanguiéta pour Ouagadougou à 8h. Le trajet s’est déroulé sans encombres. Nous avons fait quelques courtes pauses pour le déjeuner et faire le plein.

Arrivés à Ouagadougou, Daniel a loué une chambre à l’hôtel Zem Batik pour que nous puissions nous doucher avant de prendre l’avion. Nous avons attendu l’heure du vol au bar proche de l’hôtel.

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25 octobre 2009

Vendredi 27 février 2009, 20h

 

Ce matin je me suis habillée « en Béninoise » comme ont dit mes élèves en me voyant arriver ! Ca n’a pas été facile de monter sur la moto avec ma jupe longue et étroite.

Nous avons bien travaillé avec le groupe du matin. Je leur ai expliqué Yahoo et Google pour faire suite à notre passage au cyber. Je leur ai ensuite proposé un exercice sur Word et un autre sur Excel. Ce la m’a permis d’apprécier le niveau de chacun. J’ai été très contente de voir qu’une bonne partie de ce que nous avons appris a été retenu !

Avec le groupe de l’après-midi, nous avons eu moins de temps car la remise des attestations était prévue à 16h30. Nous avons pu néanmoins faire l’exercice sur Word. Emmanuel, qui est tailleur, a beaucoup protesté : il m’en veut de ne pas lui avoir dit plus tôt que j’aimais coudre. Il m’a énuméré tout ce qu’il aurait pu m’apprendre : la fabrication des patrons, la coupe, etc….

 

A 16h30, le groupe du matin est revenu. Marguerite a fait un discours. J’ai aussi dit quelques mots, ainsi que Daniel qui représentait A&D. J’ai ensuite remis à chacun son attestation. Nous avons fait une photo avec chaque stagiaire.

Marguerite m’a remis un cadeau de la part de tous les stagiaires : un tee-shirt du Collectif des Artisans de Natitingou et un collier. J’ai été très surprise et émue ! Elle m’a aussi offert un collier de sa part.

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Nous sommes ensuite allés dans le bar tenu par les sœurs de Marguerite. Nous étions toutes les deux sur la moto lorsque des enfants ont crié quelques mots depuis le bord de la route. Marguerite rigolait, je lui ai demandé la traduction : « regarde les deux sœurs habillées pareil ! ». Nous avons trinqué et mangé de la pâte de maïs accompagnée de viande et de sauce. Je n’ai pas pris de piment, mais j’avais malgré tout la bouche en feu.

 

 

J’ai ensuite dit au revoir à tout le monde et Mouhamed et Daniel m’on ramenée à Tanguiéta. Sur la route, nous avons croisé de nombreux camions en panne, dont un camion citerne en feu (le chauffeur était sauf). Au cours des trajets effectués sur cette route, j’ai pu constater que les camions restent en panne environ une semaine. Les chauffeurs dorment sur des lits de camps devant leurs camions en attendant la pièce manquante. Les camions sont très nombreux sur cette route car c’est l’unique voie pour aller au Niger et au Burkina Faso depuis le port de Cotonou où arrivent quantités de denrées en tout genre. Le trajet est long et les pannes sont fréquentes.

 

24 octobre 2009

Jeudi 26 février 2009, 21h30

La journée est passée très vite. Nous avons vu la mise en forme sous Excel en cours. J’ai toujours le sentiment de perdre certains stagiaires, mais d’en faire avancer d’autres. Je sais déjà que certains ne retiendront quasiment rien de la formation. Cela me pose problème évidemment, mais je ne vois pas comment j’aurais pu faire. Il faut vraiment que dans le futur, des groupes de niveau soient faits.

J’ai encore mangé du poulet et de la semoule à l’hôtel ! Ca aura été frites ou semoule toute la semaine !

Ce soir nous sommes allés chercher nos commandes avec Marguerite. Nos deux robes assorties chez la couturière. J’ai essayé la mienne, elle tombe plutôt bien ! Par contre ce n’est pas rafraîchissant ! Elle est entièrement doublée, longue jusqu’aux pieds, je ne vais pas avoir froid demain lorsque je vais m’agiter au tableau dans la robe !

Nous sommes ensuite allées chez le tailleur. Les chemises d’Aymeric et Thomas étaient prêtes. Mais je suis un peu déçue par le tissu : il ne me paraît pas très souple. J’espère qu’il sera mieux après un lavage et que les tailles conviendront.

 Je viens de rédiger les attestations de formation pour les remettre demain. Je n’en ai pas fait pour Julie que je ne l’ai plus vue depuis vendredi dernier. Les autres ont tous leur attestations malgré les retards et parfois les absences d’une demi-journée.

 

23 octobre 2009

Mercredi 25 Février 2009, 23h

 

Le cours de ce matin est passé très vite. Nous avons abordé des notions d’Excel peut-être un peu trop complexes. Sur les huit stagiaires du groupe du matin, je pense que trois ont vraiment compris. Ils étaient contents de ce qu’ils avaient appris. Mais les cinq autres sont perdus, tous à différents niveaux. Je suis encore confrontée à la diversité des niveaux de départ : certains ont du mal avec le clavier et la souris et d’autres manipulent déjà bien les logiciels de bureautique ! C’est très difficile de contenter tout le monde, même si je tente de passer plus de temps avec ceux qui ont le plus de mal. En partant, Estelle m’a invitée à manger chez elle le soir.

 

A midi, l’hôtel a changé de tactique : mon repas était prêt avant mon arrivée ! Mais forcément, il était froid. Avec la chaleur qui fait ici, ce n’est pas dramatique.

Après le repas, je suis allée faire un tour pour faire quelques photos de la ville. J’ai beaucoup discuté. Les gens m’abordent parce que je suis blanche bien sûr, mais les discussions sont amicales et intéressantes. On me demande ce que je fais, si ça me plait, etc.… Un vendeur de cartes téléphoniques, me voyant avec mon AE1 autour du cou, m’a parlé de photo et m’a montré son appareil. Si les gens, les jeunes hommes en particulier, se montrent trop insistants, il suffit que je mentionne mon mari en France ou qu’on remarque mon alliance pour qu’on me laisse tranquille.

 

Le cours de l’après-midi s’est bien déroulé. A 17h30, nous avions bien travaillé, nous sommes donc allés au cyber pour faire une petite initiation à Internet. Cela a mieux fonctionné que la veille avec le groupe du matin.

 

A 20h30, comme convenu, je suis allée chez Estelle. Elle est coiffeuse et habite juste à côté de mon hôtel. Comme le veut la coutume, elle m’a offert de l’eau en arrivant. J’ai juste trempé mes lèvres. Pour le repas, elle a envoyé sa fille m’acheter un coca. Cela m’a évité de boire l’eau du puits.

090217_Benin_0236Elle avait préparé de la pâte de maïs et de la sauce avec des tomates, des épinards, un fruit noir et rond que l’on appelle moutarde, du piment et du poisson séché. Nous nous sommes installées dehors sur un tapis et avons mangé avec la main droite. On façonnait une boulette de pâte de maïs avec la main et on prenait de la sauce avec.

 

Nous avons encore beaucoup parlé et comparé le Bénin et la France. Tout d’abord en politique : Sarkosy en a pris pour son grade ! Il est vraiment détesté ici, ce que je comprends ! Les Béninois sont très au courant de tout ce qu’il se passe en France, surtout en ce qui concerne la politique.

 

Nous avons ensuite comparé les denrées alimentaires et leurs prix. Bien entendu, Estelle était effarée par les prix.

 

Je viens de rentrer, je vais préparer le cours pour demain et savourer ma douche froide. La majorité de mes stagiaires n’ont pas l’eau courante et vivent dans une seule pièce qui n’est pas aux normes de propreté françaises ! J’admire leur propreté le matin ! A part les vulcanisateurs toujours pleins de graisse, tous sont très propres, avec des vêtements impeccables. Je trouve le contraste entre les gens et leurs maisons saisissant.

 

 

22 octobre 2009

Mardi 24 Février 2009, 21h30

 

Aujourd’hui, c’est mon anniversaire !

Ce matin, nous nous sommes retrouvés au cyber avec le groupe du matin. Les huit stagiaires du groupe étaient présents et presque à l’heure. Nous avons eu beaucoup de mal à créer les adresses mails. Ca nous a pris deux heures de connexion pour chaque stagiaire, ils ont juste créé leur adresse, ils n’ont pas eu le temps d’envoyer un mail.

Nous avons ensuite terminé le cours au CAN, en poursuivant sur Excel.

 

A midi Marguerite a eu la gentillesse de me ramener au marché pour acheter d’autres tissus et m’en ensuite emmenée chez un tailleur à qui j’ai commandé une chemise pour Thomas et une pour Aymeric, dans le tissu acheté juste avant.

 

Le cours de l’après midi s’est bien déroulé, avec du courant, mais certains stagiaires ont encore eu beaucoup de retard.

090217_Benin_0235A 18h30, Romaine, une couturière du cours du matin, est venue me chercher pour me montrer son atelier. Je voulais aussi lui commander une robe pour Mathilde et une jupe pour moi dans un même tissu acheté au marché. J’ai donc choisi les modèles, demandé de petites modifications, on a pris les mesures et j’ai ensuite demandé le prix : « gratuit pour ta fille, ta chérie, et 1000 francs pour toi ! ». J’ai dû négocier le prix à la hausse !!!! Ca ne m’était jamais arrivé. Je ne pouvais pas accepter qu’elle fasse une robe pour Mathilde et une jupe pour moi pour 1,50 euro ! La négociation a duré….et je payerai finalement 2000 francs, c’est à dire 3 euros, c’est pas beaucoup mieux. Mais je ne voulais pas non plus la vexer, ça n’était pas évident.

Romaine m’a ensuite raccompagnée, sa moto est l’une des plus vétustes que j’ai testée. Je suis passée au cyber et suis rentrée à l’hôtel.

 

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21 octobre 2009

Lundi 23 Février 2009, 22h

 

Ce matin Abalo, Mouhamed et moi sommes partis à 8h de Tanguiéta pour Natitingou. Nous avons déposé ma valise à mon nouvel hôtel : l’hôtel Kantaborifa (du nom du quartier où il se trouve). Puis nous sommes allés à la salle du CAN. Jean, un ami d’Abalo, est venu réparer l’un des deux ordinateurs tombés en panne la semaine dernière. Il a également installé Néro sur le seul PC qui possède un graveur afin que je grave un CD pour sauvegarder mes données personnelles avant de donner mon ordinateur au CAN.

 

Ce matin, à nouveau, il y a eu de nombreux retardataires. J’ai donc commencé le cours par un rappel sur l’importance de leur présence et de leur ponctualité. Christophe, lui, n’est pas venu du tout : les autres ont dit qu’il était à l’hôpital. Hyppolite est arrivé en retard car c’est lui qui a emmené Christophe.

 

Nous avons bien avancé sur Excel, et je suis très contente car tout le monde a suivi, et tous ont terminé les deux exercices proposés !

 

A 13h30, je suis allée déjeuner à l’hôtel. Le standing est différent de celui de l’hôtel de la semaine dernière. Le côté matériel ne me dérange pas, mais l’accueil à midi était très froid et ils ne m’ont pas du tout servi ce pour quoi Abalo a payé. Mais Abalo est méfiant : il vient de me téléphoner à la réception de l’hôtel pour savoir si tout allait bien. J’ai soulevé le problème du repas, et le patron qui assistait à la conversation a tout de suite dit qu’il y avait eu une erreur et qu’elle allait être réparée !

J’ai aussi quelques blattes dans ma chambre, mais elles sont moins grosses que celles du Brésil, alors je vais m’en accommoder !

 

A 14h45, comme à son habitude, Marguerite est passée me prendre et en arrivant à la salle, nous avons eu la mauvaise surprise de découvrir une nouvelle coupure de courant. Les stagiaires arrivent et après quelques discussions nous commençons le cours Excel au tableau. Après 1h30 de cours, j’explique que je ne souhaite pas avancer plus car sans pratiquer sur les ordinateurs, ils ne vont rien retenir de plus.

Nous avons passé le reste de l’après midi à discuter. Nous avons abordé les relations époux-épouse au Bénin et en France. Nous avons parlé de divorce, de femmes battues, etc… La condition de la femme au Bénin est encore loin d’être celle en France (polygamie, femmes battues parfois, et qui ne peuvent pas demander le divorce car elles se retrouveraient à la rue). Je ne sais pas si c’est dû à ma présence, mais les stagiaires masculins avaient des idées plutôt progressistes !

Nous avons ensuite parlé du Vaudou ! Emmanuel a raconté beaucoup d’histoires « vraies ». Il connaît plusieurs cas de sorcellerie. Pour contrer un sorcier il faut consulter un « tradi-praticien ». L’une des histoires concernait l’une de ses petites sœurs victime de sorcellerie. Le sorcier a été contré par une vieille tante d’Emmanuel. Le remède du sortilège a été décrit avec force détails (poulets bicyclette[1] sacrifiés, potions avalées, grigris portés à la ceinture, etc.…). Tout le monde écoutait sérieusement, religieusement. Martine ajoutait parfois quelques « Mon Dieu ! » en guise de commentaires ou de protection contre les sorts. L’histoire s’est bien terminée puisque la sœur d’Emmanuel a été sauvée et le mauvais sort s’est retourné contre le sorcier qui a vu sa cuisse gonfler et éclater « comme une mangue mûre qui tombe du manguier » et en est mort !

 

Quand Marguerite revient me chercher, le courant n’est pas revenu. Nous discutons encore un peu dehors. Je constate que ma présence ne fait plus hurler de terreur la petite fille du voisin, le peintre de batik. Elle commence à s’habituer à ma couleur de peau, elle me fait même coucou en se cachant derrière sa mère.

090217_Benin_0228Marguerite me dépose à l’hôtel. Je pose mon ordinateur et ressors faire un tour, je ne veux pas rester enfermée dans ma chambre assez sombre et sans ventilation, puisque le courant n’est toujours pas là. Marguerite est encore devant l’hôtel et propose donc de faire un tour ensemble. Nous roulons une quarantaine de minutes dans la ville sur sa moto, elle me fait faire une véritable visite touristique : nous passons devant tous les bâtiments officiels, les belles maisons, etc…

 

Nous croisons Christine qui nous dit que le courant est enfin revenu et qui demande si je peux passer chez elle : son ordinateur ne démarre plus. Marguerite me laisse donc devant sa maison qui est différente de son atelier où j’étais déjà allée. Je fais connaissance avec ses quatre enfants et son mari. Sa maison est, comme la majorité des maisons, en terre. Elle comporte apparemment deux pièces. C’est meublé très sommairement, et je ne sais pas si elle a l’eau courante.

J’utilise l’antivirus que j’ai apporté et désinfecte son PC et ses deux clés USB. Nous subissons une nouvelle coupure qui me force à reprendre à zéro le nettoyage de son ordinateur. Nous avons le temps de discuter, et elle me demande dans la conversation, la boisson que je préfère en dehors de l’eau. Je parle de coca et la conversation continue. Son fils aîné sort et revient 10 minutes après avec une bouteille de coca fraîche (alors qu’il n’y a pas eu de courant de toute l’après midi !) pour moi.

Une fois l’ordinateur réparé, elle me montre le dossier qu’elle est en train de monter pour obtenir un prêt à taux préférentiel (5%) de l’état. Elle souhaite monter un centre de tisserands qu’elle dirigerait. Elle dit en effet que la demande de tissus tissés traditionnellement est très forte et que l’offre est quasiment inexistante. Les Béninois sont obligés d’acheter à l’étranger, au Ghana notamment, pour toutes les cérémonies qui nécessitent un pagne traditionnel. Son dossier est très complet (23 pages) et décrit précisément son projet. Le métier de tisserand est aussi expliqué dans tous ses détails. Je le lis et en profite pour corriger les fautes de français et arranger la mise en page.

Vers 21h, nous avons terminé et elle sort sa moto pour me raccompagner. Elle m’offre aussi une mangue pour me remercier. Sa fille de deux ans se met à pleurer quand nous montons sur la moto. Christine défait donc le pagne qui était attaché à sa taille et met sa fille « à dos ». Le pagne est dans le même tissu que son ensemble, de sorte que quand elle ne porte pas la petite, on ne le remarque pas. Nous partons donc toutes les trois sur la moto.

Les déplacements en moto facilitent les rencontres avec les connaissances. Et la conversation qui a eu lieu au carrefour ce soir est très courante :

-        Bonsoir Madame !

-        Bonsoir Monsieur !

-        Ca va la soirée ?

-        Bien, et chez vous ?

-        Très bien !

J’adore ces échanges et le ton sur lequel ils sont dits quand je suis à l’arrière d’une moto !

 

Demain s’il y a du courant, nous avons prévu d’aller au cyber faire un cours sur Internet, les mails et la navigation.



[1] J’ai demandé l’explication du terme : les « poulets bicyclette » sont ceux qui courent en liberté, comme ceux qui nous rendent parfois visite dans la salle de formation. A l’opposé, les « poulets morgue » sont ceux que nous mangeons en Europe, surgelés !

 

20 octobre 2009

Dimanche 22 Février 2009, 22h

 

A 23h samedi, nous quittons la maison des volontaires en direction de l’APP (A Petits Pas), la boite de Tanguiéta. Nous y allons avec l’équipe de la maison des volontaires (Blaise, Assouma, Bio) et Benjamin, un maître de l’école de Biacou. Le local est composé d’une salle au rez-de-chaussée et d’une terrasse. Nous nous installons au rez-de-chaussée et commandons des bières. Elles sont chaudes et servies à la paille. La musique est exclusivement africaine. La piste est remplie, nous nous joignons tous aux danseurs. L’ambiance est très sympathique.

Nous terminons la soirée sur la terrasse à discuter avec les volontaires de la mission environnement du parc de la Pendjari qui repartent lundi (Lionel, Patrick et Véronique) et avec Benjamin. Benjamin nous traduit une chanson qui est en langue locale. Puis, il nous parle un peu de lui : il est originaire de Cotonou et vient d’être muté dans l’école de Biacou, tout près de Tanguiéta. Il n’était jamais venu au nord. Il nous parle des différences entre les enfants du sud et ceux du nord. Au nord les enfants travaillent beaucoup aux champs et ne sont pas envoyés systématiquement à l’école. Il explique avoir plus d’indulgence avec eux en cas de retard, car ils sont épuisés par leurs travaux et font de longues distances à pieds pour venir à l’école.

Il est aussi ravi que nous sortions ensemble, noirs et blancs mélangés, il nous redira son bonheur d’être là une dizaine de fois.

Nous rentrons à 3h du matin entassés dans le minibus de A&D.

 

Ce matin le réveil a été effectif à 9h. A 10h Abalo est venu faire un point avec moi. Il va envoyer quelqu’un pour réparer les deux ordinateurs qui ne fonctionnent plus. Nous avons parlé aussi des retardataires et des absents : lundi je vais rappeler les horaires et expliquer que je ne donnerai les diplômes que si les stagiaires sont assidus.

 

Nous sommes ensuite sortis avec Cécilia, Géraldine et Rémi pour aller voir les tissus au marché. Ils m’ont aussi conduite chez la vendeuse de bijoux. En rentrant nous avons fait une pause dans un bar. Quand nous sommes entrés, l’ambiance était au fou rire général. Il y avait une dizaine de personnes autour d’une table et deux autres autour de la deuxième table. Les deux nous invitent à leur table. Nous commandons des cocas et engageons la conversation : l’un d’eux est de Cotonou et était à l’APP la veille. L’autre est éco-garde dans le parc de la Pendjari. Il nous explique la traque des braconniers dans le parc. Les braconniers qui sont arrêtés sont systématiquement condamnés à de la prison. Les éco-gardes touchent une prime à chaque arrestation. Ils sont en fait un peu comme des mercenaires.

 

Nous rentrons déjeuner à la maison des volontaires et repartons vers 14h avec Assouma pour visiter un Tata Somba. Les Tatas sont des cases fortifiées construites par les Somba, une ethnie qui vit dans les environs de Natitingou. Elles possèdent un étage, plusieurs pièces et plusieurs greniers.

090217_Benin_0197Nous visitons le Tata d’une vieille dame de 80 ans. Elle vit là avec ses enfants et ses petits enfants. Une vingtaine d’enfants nous accueille à notre arrivée. Ils sont dans un grand dénuement. Assouma a apporté une petite bassine qu’il offre à la vieille dame. Ensuite il distribue des bouteilles d’eau vides aux enfants (ils les utilisent pour emporter de l’eau aux champs ou à l’école pour ceux qui y vont). Il n’en a pas assez pour tous alors, il procède dans l’ordre : les filles qui vont à l’école sont servies en premier, ensuite les garçons les plus jeunes qui vont à l’école. Il promet d’en rapporter pour ceux qui n’en ont pas eues. La dame ne parle que l’Otamari, mais nous souhaite clairement la bienvenue dans sa maison. Assouma nous fait visiter et nous montre les différentes pièces.

 

090217_Benin_0190L’un des enfants nous a suivis. Il demande à voir les photos sur mon appareil, puis veut que je le photographie et me demande un bonbon ou un « bic ». Après avoir demandé la permission à Assouma, je lui donne un stylo, en lui recommandant de ne pas le montrer aux autres (car je n’en ai pas pour tous) et d’aller à l’école. Il s’appelle Alexandre. Dès qu’il sort de la maison, il montre son stylo aux autres enfants qui, contrairement à ce que je croyais, n’en réclament pas.

 

 

Nous rentrons ensuite à Tanguiéta. Cécilia, Rémi et moi faisons un arrêt au cyber. J’ai pu envoyer un mail et consulter notre site.

 

Ce soir j’ai encore du travail, je vais préparer mon cours sur Excel qui débute demain.

 

 

24 septembre 2009

Samedi 21 Février 2009, 22h30

 

Lever à 4h40 pour partir au Parc de la Pendjari. La Pendjari est une rivière qui coule sur la frontière entre le Bénin et le Burkina Faso. La rivière a donné son nom à la réserve naturelle du nord du Bénin. Ce parc a été créé en 1954.

Nous partons tous les cinq avec un guide-chauffeur du parc. Blaise, l’autre cuisinier, nous a donné une glacière avec notre déjeuner : il s’est levé avant 4h pour nous cuisiner un bon petit plat à emporter.

090217_Benin_0127Depuis Tanguiéta, il y a une heure de piste pour parvenir jusqu’à l’entrée du parc. Le jour se lève lorsque nous entrons dans le parc. Nous roulons toute la journée en faisant une pause à midi : Blaise avait préparé un gratin de pâtes avec du poisson et des poivrons ! C’était délicieux. Nous faisons aussi deux pauses sur un observatoire installé au bord d’une grande mare où les animaux viennent boire. Cette mare abrite aussi une famille d’hippopotames et de nombreux crocodiles.

Nous aurons vu différentes sortes d’antilopes, des phacochères, des oiseaux, etc….

 

 

 

Vers 16h nous quittons le parc. A quelques kilomètres de Tanguiéta, nous crevons. Le chauffeur et Rémi changent la roue.

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23 septembre 2009

Vendredi 20 février 2009, 19h30

 

Ce matin le courant était là. Nous avons bien avancé au cours du matin. Romaine a beaucoup de mal et n’ose parfois même pas dire qu’elle ne comprend pas.

090217_Benin_0087A 13h Marguerite est venue me chercher. Elle m’a emmenée au marché. Nous y sommes allées pour voir des marchands de tissus. Nous en avons vus deux. Le deuxième avait beaucoup de choix, je lui ai acheté deux tissus. Marguerite a choisi un tissu pour nous faire faire deux robes assorties pour le dernier jour de la formation, pour la remise des diplômes.

Nous sommes donc ensuite allées chez la couturière pour prendre les mesures et choisir un modèle. La couturière utilise une machine singer à pédalier comme celle de ma grand-mère. Pour repasser, elle a un fer en fonte qu’elle remplit de charbon !

090217_Benin_0092Le marché était très animé, en plein soleil. J’ai fait quelques photos, mais les gens avaient l’air plutôt gênés. J’ai donc arrêté.

Je suis rentrée à l’hôtel pour manger rapidement une salade, puis repartie pour le cours de l’après-midi. L’après midi il y avait deux absents : Christine et Emmanuel. C’est dommage car ils étaient très assidus et attentifs depuis le début de la semaine. A 18h, Daniel est venu me chercher pour repartir à Tanguiéta. Nous avons fait la route avec la sœur d’Abalo et son fils.

 

 A l’arrivée à la maison des volontaires, Carmen, Cécilia, Géraldine et Rémi étaient sortis faire un tour. Je suis restée avec Bio, le cuisinier. Nous nous sommes installés devant la maison et avons regardé les gens passer. Tout le monde dit bonsoir en passant. Les enfants viennent voir Bio pour lui demander des petites choses. Petit à petit la nuit tombe, Bio rentre et je reste seule, assise sur la pierre brûlante, adossée au mur de la maison. L’obscurité augmente et les foyers devant les maisons sont de plus en plus visibles. Des silhouettes s’activent autour de chaque foyer, c’est très beau.

 

 

Les quatre volontaires de la mission école sont ensuite rentrés. Nous avons beaucoup échangé sur nos missions et avons dîné.

 

24 juin 2009

Jeudi 19 Février 2009, 19h

A 6 heures ce matin, j’ai été réveillée par l’arrêt du ventilateur : encore une coupure de courant. Marguerite est venue me chercher à l’heure habituelle. Les stagiaires ne sont pas venus nombreux à cause de la coupure de courant. Nous avons lu le cours sur Word, je l’ai détaillé, et je les ai encouragés à poser des questions. Nous avons travaillé ainsi trois heures.

Comme mardi, nous avons fait une longue pause animée de discussions. Nous avons notamment parlé du coût de la vie. Je ne connaissais pas le prix du m3 d’eau et kWh d’électricité en France, et j’en ai été gênée. Tous étaient étonnés que je ne connaisse pas ces tarifs de base. Loukman a demandé alors combien je paye le seau d’eau en France. Je n’ai pas eu à répondre car les autres l’ont rabroué en lui expliquant que je n’avais jamais du acheter de l’eau dans un seau ! Ce que j’ai confirmé ! Jusqu’à présent je n’ai vu que quatre ateliers, mais je comprends que la majorité des élèves qui suit le stage n’a pas l’eau courante à la maison.

L’électricité n’est pas revenue. A midi nous avons décidé d’arrêter le cours : ça ne sert à rien d’expliquer des quantités de notions sur un tableau sans les appliquer sur un ordinateur. Les élèves risquent d’avoir tout oublié demain.

Estelle a proposé de me raccompagner. En chemin nous nous sommes arrêtées pour discuter avec une amie qui vend des vêtements sur le bord de la route. Cette amie me dit ne parler que le Fon, mais elle échangera quand même quelques mots de Français avec moi. Estelle et elle sont restées une demi-heure à commérer et palabrer. Elles ont tour à tour évoqué la vie de connaissances communes et énoncé des généralités sur la meilleure façon de conduire sa propre vie (en Fon mélangé de Français de sorte que j’ai pu saisir l’idée générale du dialogue). L’amie m’a ensuite proposé de partager son repas. Elle m’a expliqué ce qu’elle mangeait (de la bouillie de maïs avec de la viande en sauce). J’ai goûté : comme hier, le goût était très bon, mais le plat était très relevé.

Nous sommes ensuite reparties, et, après une pause chez un autre commerçant, Estelle m’a déposée à l’hôtel.

A 15h, Chabi est venu me chercher. La ville était toujours sans électricité. A la salle du CAN, seuls Roger, Amidou et Martine étaient là. Les autres ne sont pas venus. Comme le matin, j’ai détaillé le cours sur Word. Le niveau de Roger et Amidou étant assez faible, je pense qu’ils ont appris de nouvelles choses. Martine, elle a du s’ennuyer un peu. Je les ai invités à me poser autant de questions qu’ils le souhaitaient. La discussion a à nouveau dévié sur le niveau de vie au Bénin et en France et sur la difficulté pour eux d’acheter des ordinateurs. Je leur ai parlé des ordinateurs du CAN et de la possibilité pour eux de venir travailler dessus. Mais cette solution ne semble pas les satisfaire, ils souhaitent avoir leur propre appareil.

A 17h30, toujours pas de courant, nous arrêtons le cours. Marguerite me raccompagne et propose de passer déposer mon PC à l’hôtel et de ressortir. Elle m’emmène dans un quartier de Natitingou assez lointain, nous avalons beaucoup de poussière sur la moto.

090217_Benin_0086Nous arrivons enfin au centre d’apprentissage de la coiffure qu’elle dirige. Elle m’explique le fonctionnement du centre : les futurs apprentis passent un examen, il faut savoir lire, écrire et répondre à des questions simples. Ensuite ils ont trois années d’études financées à 90% par l’état et 5% par une ONG. Le reste est à leur charge. Au bout des trois ans un examen d’état leur permet d’obtenir leur diplôme de coiffure. Le centre d’apprentissage est très bien installé et très moderne : il y a l’eau courante, des toilettes et une douche.

Elle m’explique que pour l’instant les apprentis sont des habitants de Natitingou, mais à la prochaine session, elle va s’organiser pour que les habitants des petites villes un peu éloignées (comme Tanguiéta à 50 km) puissent suivre la formation. Elle compte organiser leur logement. Avec leurs diplômes les apprentis trouvent facilement un emploi.

Nous quittons le centre de formation et nous arrêtons à un petit bar sur le bord de la grande avenue. Amidou nous y retrouve. Nous commandons une boisson et Amidou va acheter du poulet au maquis à côté. La serveuse nous apporte deux petites bassines pour se laver la main droite et nous mangeons le poulet. Il est cuit à la vapeur très longtemps, depuis le matin me dit-on. Il est tendre, et très épicé. Je commence à m’y habituer. Nous parlons des poulets que l’on peut trouver en France, Amidou insiste sur le fait qu’au Bénin les poulets sont tous élevés en liberté. Nous abordons des sujets aussi divers que l’agriculture, la coiffure, les tissus, la vie en famille avec les grands parents, les parents et les enfants. Presque toutes les discussions se terminent par une morale énoncée par Amidou ou Marguerite.

Lorsque Marguerite me dépose à l’hôtel à 19 heures, le courant revient. Mais évidemment il n’y a plus d’eau. Je me résous donc à me laver comme la majorité des béninois : avec un seau d’eau et une petite coupe pour m’asperger. Finalement, on est très économe en eau de cette façon !

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