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Mission Planète Urgence au Bénin
Mission Planète Urgence au Bénin
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24 juin 2009

Jeudi 19 Février 2009, 19h

A 6 heures ce matin, j’ai été réveillée par l’arrêt du ventilateur : encore une coupure de courant. Marguerite est venue me chercher à l’heure habituelle. Les stagiaires ne sont pas venus nombreux à cause de la coupure de courant. Nous avons lu le cours sur Word, je l’ai détaillé, et je les ai encouragés à poser des questions. Nous avons travaillé ainsi trois heures.

Comme mardi, nous avons fait une longue pause animée de discussions. Nous avons notamment parlé du coût de la vie. Je ne connaissais pas le prix du m3 d’eau et kWh d’électricité en France, et j’en ai été gênée. Tous étaient étonnés que je ne connaisse pas ces tarifs de base. Loukman a demandé alors combien je paye le seau d’eau en France. Je n’ai pas eu à répondre car les autres l’ont rabroué en lui expliquant que je n’avais jamais du acheter de l’eau dans un seau ! Ce que j’ai confirmé ! Jusqu’à présent je n’ai vu que quatre ateliers, mais je comprends que la majorité des élèves qui suit le stage n’a pas l’eau courante à la maison.

L’électricité n’est pas revenue. A midi nous avons décidé d’arrêter le cours : ça ne sert à rien d’expliquer des quantités de notions sur un tableau sans les appliquer sur un ordinateur. Les élèves risquent d’avoir tout oublié demain.

Estelle a proposé de me raccompagner. En chemin nous nous sommes arrêtées pour discuter avec une amie qui vend des vêtements sur le bord de la route. Cette amie me dit ne parler que le Fon, mais elle échangera quand même quelques mots de Français avec moi. Estelle et elle sont restées une demi-heure à commérer et palabrer. Elles ont tour à tour évoqué la vie de connaissances communes et énoncé des généralités sur la meilleure façon de conduire sa propre vie (en Fon mélangé de Français de sorte que j’ai pu saisir l’idée générale du dialogue). L’amie m’a ensuite proposé de partager son repas. Elle m’a expliqué ce qu’elle mangeait (de la bouillie de maïs avec de la viande en sauce). J’ai goûté : comme hier, le goût était très bon, mais le plat était très relevé.

Nous sommes ensuite reparties, et, après une pause chez un autre commerçant, Estelle m’a déposée à l’hôtel.

A 15h, Chabi est venu me chercher. La ville était toujours sans électricité. A la salle du CAN, seuls Roger, Amidou et Martine étaient là. Les autres ne sont pas venus. Comme le matin, j’ai détaillé le cours sur Word. Le niveau de Roger et Amidou étant assez faible, je pense qu’ils ont appris de nouvelles choses. Martine, elle a du s’ennuyer un peu. Je les ai invités à me poser autant de questions qu’ils le souhaitaient. La discussion a à nouveau dévié sur le niveau de vie au Bénin et en France et sur la difficulté pour eux d’acheter des ordinateurs. Je leur ai parlé des ordinateurs du CAN et de la possibilité pour eux de venir travailler dessus. Mais cette solution ne semble pas les satisfaire, ils souhaitent avoir leur propre appareil.

A 17h30, toujours pas de courant, nous arrêtons le cours. Marguerite me raccompagne et propose de passer déposer mon PC à l’hôtel et de ressortir. Elle m’emmène dans un quartier de Natitingou assez lointain, nous avalons beaucoup de poussière sur la moto.

090217_Benin_0086Nous arrivons enfin au centre d’apprentissage de la coiffure qu’elle dirige. Elle m’explique le fonctionnement du centre : les futurs apprentis passent un examen, il faut savoir lire, écrire et répondre à des questions simples. Ensuite ils ont trois années d’études financées à 90% par l’état et 5% par une ONG. Le reste est à leur charge. Au bout des trois ans un examen d’état leur permet d’obtenir leur diplôme de coiffure. Le centre d’apprentissage est très bien installé et très moderne : il y a l’eau courante, des toilettes et une douche.

Elle m’explique que pour l’instant les apprentis sont des habitants de Natitingou, mais à la prochaine session, elle va s’organiser pour que les habitants des petites villes un peu éloignées (comme Tanguiéta à 50 km) puissent suivre la formation. Elle compte organiser leur logement. Avec leurs diplômes les apprentis trouvent facilement un emploi.

Nous quittons le centre de formation et nous arrêtons à un petit bar sur le bord de la grande avenue. Amidou nous y retrouve. Nous commandons une boisson et Amidou va acheter du poulet au maquis à côté. La serveuse nous apporte deux petites bassines pour se laver la main droite et nous mangeons le poulet. Il est cuit à la vapeur très longtemps, depuis le matin me dit-on. Il est tendre, et très épicé. Je commence à m’y habituer. Nous parlons des poulets que l’on peut trouver en France, Amidou insiste sur le fait qu’au Bénin les poulets sont tous élevés en liberté. Nous abordons des sujets aussi divers que l’agriculture, la coiffure, les tissus, la vie en famille avec les grands parents, les parents et les enfants. Presque toutes les discussions se terminent par une morale énoncée par Amidou ou Marguerite.

Lorsque Marguerite me dépose à l’hôtel à 19 heures, le courant revient. Mais évidemment il n’y a plus d’eau. Je me résous donc à me laver comme la majorité des béninois : avec un seau d’eau et une petite coupe pour m’asperger. Finalement, on est très économe en eau de cette façon !

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